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Après une nouvelle nuit passée dans un train-couchettes, nous débarquons à Ninh Binh et prenons un Grab pour rejoindre notre guesthouse qui est légèrement excentrée.

Une nouvelle fois, nous avons choisi de loger dans un endroit un peu isolé et louer un scooter pour pouvoir nous déplacer à notre guise.

Ce choix s’avère payant puisque nous nous rendons vite compte que la zone est très prisée des touristes qui y viennent comme nous pour admirer la fameuse baie d’Along terrestre. Mais pas que !

La baie d’Along terrestre – Ninh Binh

Ayant pris en compte cette information, nous optons pour un réveil aux aurores afin d’être parmi les premiers à l’embarcadère Trang An pour une balade en bateau. La première partie de notre plan est une réussite : nous arrivons à l’ouverture de la billetterie, choisissons le parcours qui nous allèche le plus et nous présentons devant les bateliers. Mais là, PATATRAS ! On nous apprend que pour qu’un bateau lève l’ancre, il faut être au minimum 3… Nous prenons notre mal en patience quelques minutes, le temps de voir arriver une horde complète de touristes asiatiques, plusieurs dizaines voire une petite centaine, qui nous passent tous devant. Dès lors, nous comprenons qu’ils nous précèderont sur tout le parcours, «gâchant » un peu le panorama. Puisque c’était précisément ce que nous souhaitions éviter en programmant le réveil à 4h30, nous partageons à plusieurs reprises notre agacement avec le personnel qui nous donne enfin le feu vert pour le départ.

Malgré ce petit désagrément et un ciel tapissé de nuages légèrement grisâtres mais pas réellement menaçants, nous nous imprégnons rapidement d’un sentiment d’euphorie en visualisant le décor superbement façonné par la nature. L’eau est par endroit quasi-diaphane, les formations rocheuses gigantesques et couvertes d’une végétation dense et verdoyante. Nous apprenons que le site a servi de lieu de tournage pour le dernier film King Kong. Nous aussi, il nous a fallu par moments adopter une agilité et une souplesse dignes des meilleurs singes, notamment lorsque la barque a traversé des grottes de plusieurs centaines de mètres et où la hauteur sous plafond ne dépassait pas plus de 80cm par endroits. Le tout dans une obscurité quasi complète. Il ne manquait plus quelques cris stridents et des monstres planqués aux entournures pour se croire dans un train-fantôme, ou plutôt un bateau-fantôme.

Après 2 heures d’excursion, nous remettons les pieds sur la terre ferme et nous rendons encore mieux compte de la dimension du site : il y a littéralement plus de mille barques comme la nôtre prêtes à accueillir les touristes chaque jour. Une véritable usine touristique ! Mais il faut reconnaître qu’elle est bien gérée puisque les eaux et les bordures sont toujours très propres et bien entretenues. C’est sûrement une des raisons pour laquelle le site est reconnu et classé par l’UNESCO.

           Les temples & points d’observations

L’après-midi, nous reprenons la bécane pour nous rendre sur les autres lieux que nous avions repérés, à savoir les pagodes de Bich Dong, de Bai Ding ainsi que le mont Hang Mua. Sur la route, nous croisons une dizaine d’étals sur lesquels trônent magistralement des chèvres immobiles. Il nous a fallu quelques secondes pour comprendre qu’elles avaient été rôties entières et qu’il est en fait proposé d’acheter l’animal en entier ou uniquement les parties qui nous intéressent. Auquel cas, le commerçant la découpera à la hache devant les yeux des clients. Suprenant !

Malheureusement, le temps n’a cessé de se gâter tout au long de la journée, nous empêchant de pleinement jouir des panoramas qui s’offraient à nous.  M’enfin, le moins que l’on puisse dire, c’est que les innombrables sentiers et marches à gravir nous ont bien bétonné les jambes et permis de faire une bonne et longue nuit réparatrice. Elle est la bienvenue puisque dès le lendemain, nous avons prévu de quitter la baie d’Along terrestre pour rejoindre la baie d’Along maritime. Pour cela, il faut dire au revoir à Ninh Binh et prendre le bus puis le ferry direction l’île de Cat Ba.

La baie d’Along maritime – Cat Ba

La météo ne s’est guère améliorée, le ciel est toujours un peu grisâtre et brumeux. D’ailleurs, afin de se créer les meilleurs souvenirs possibles de l’endroit, nous optons pour une excursion dans un petit bateau privé. C’est certes deux fois plus cher que l’autre option que la plupart des touristes choisissent : le paquebot qui peut transporter jusqu’à 70 vacanciers mais nous n’avons pas regretté notre choix ! Notre batelier s’est avéré très à l’écoute de nos envies et un cuisinier hors pair.

Nous passons la matinée à naviguer paisiblement entre les centaines de pinacles et îlots karstiques sans être dérangés le moins du monde par d’autres jonques ou paquebots. Certaines formations rocheuses atteignent parfois quasiment 100 mètres de hauteurs et peuvent abriter des grottes. Nous comprenons facilement pourquoi l’UNESCO a reconnu la baie d’Along comme faisant partie du patrimoine mondial naturel. C’est simplement splendide ! Même malgré la bruine fine et fraîche…

Après avoir jeté l’ancre dans un endroit un peu isolé, nous nous mettons à bord d’un canoë double places et profitons du calme et des paysages pendant une heure. De retour au bateau, notre guide nous surprend en nous présentant une table tapissée d’une bonne demi-douzaine de plats de fruits de mer qui laissent à peine assez de place pour poser nos assiettes. Après avoir relativement mal mangé ces derniers jours, nous ne boudons pas notre plaisir et dégustons volontiers bulots, crevettes & poissons à notre disposition. Un délice.

L’après-midi a consisté à de nouveau flâner entre les karsts et à la visite de villages flottants traditionnels où la pêche occupe une bonne partie du temps et de la vie quotidienne. Évidemment, les installations n’ont aucune communication avec la terre ferme mais les pêcheurs ont tous amené un ou plusieurs chiens pour s’occuper de la garde. Ces derniers ont l’air de prendre leur rôle très à cœur en aboyant dès qu’une embarcation étrangère s’approche mais c’est également un peu crève-cœur de les voir évoluer sur un territoire aussi restreint (environ 40m² selon nos estimations).

La boucle de Ha Giang

Remis de nos émotions, nous décidons de ne pas traîner et prendre le prochain bus direction Ha Giang, tout au Nord du pays, pour y faire une boucle à scooter de 3 jours. Seul bémol : le bus nous fait arriver à Ha Giang à 2h du matin. Une option aurait été de continuer d’essayer de dormir tant bien que mal dans le bus jusqu’à 6h. L’autre, de prendre une nuit dans un hôtel juste à côté de la gare routière. Nous choisissons l’option 2 pour être les plus reposés possible avant de faire les 400km qui nous attendent. Depuis l’accident au Laos, nous préférons redoubler de prudence.

Après avoir choisi le scooter avec minutie également, nous enfourchons ce dernier et débute alors notre ébahissement. Ébahissement qui se poursuivra sur les 3 jours complets. Que cette région est belle ! Nous nous délectons des superbes vues sur les diverses vallées et sur les reliefs aménagés de rizières en terrasses de toutes les formes. Et de quasi toutes les couleurs : du jaune paille au vert émeraude en passant par du brun ocré… Presque chaque coup d’œil est en fait un coup de cœur.

Le premier soir, nous logeons dans un petit village chez une famille de Vietnamiens en compagnie de Stefan, un autre voyageur néerlandais. Assurément, un des moments forts du séjour ! Nous sommes conviés à un véritable festin concocté par la mère de famille. Son époux, quant à lui, semblait s’être donné pour mission de finir la bouteille d’alcool de maïs le plus vite possible. Résultat, nous enchaînons une bonne demi-douzaine de cul-secs chacun. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on a tous bien rigolé malgré le fait que nos logeurs ne parlaient pas un mot d’Anglais (et que notre maîtrise du Vietnamien se limite à savoir dire bonjour, merci & au revoir).

Après une nuit de récupération bienvenue, nous souhaitons partir tôt le lendemain car nous avons plus de 100km à faire dans la journée. Mais le plan tombera littéralement à plat. En effet, au réveil, nous nous rendons compte que notre pneu arrière est totalement crevé : impossible de rouler dans cet état. L’agence de location nous envoie un mécanicien qui a semblé vouloir battre le record du monde de vitesse. Effectivement, il a réussi à changer la roue en moins de 5 minutes mais il est aussi reparti avec notre argent comme une fusée sans laisser de facture ou d’adresse ni nous laisser le temps de discuter du prix. Après avoir eu l’agence au téléphone, nous comprenons que nous ne pourrons pas être remboursés sans rapporter le pneu abimé et la chambre à air. Il nous a donc fallu le chercher dans le village. Cela a ressemblé à une grande chasse au trésor. Heureusement, chaque villageois nous indiquait comment nous rapprocher de lui et une femme nous a même accompagnés directement jusqu’à son garage. Nous récupérons finalement notre reçu et notre pneu puis repartons.

Ensuite, nous empruntons de nouveau des routes toutes plus sublimes et authentiques les unes que les autres. Les enfants qui se rendent à l’école se font un plaisir de nous lancer des « Hello ! » et de taper dans nos mains lorsque nous les leur tendons. En revanche, de nombreux enfants ne semblaient pas aller à l’école. Ils aidaient plutôt la communauté dans les champs en aidant au désherbage ou au labourage des terres. C’est assez saisissant de voir leurs visages plein de boue et leurs dos lestés de plusieurs kilos de ressources qu’ils transportent à pied sur plusieurs kilomètres ! Le tout, sans broncher, semble-t-il.

A la fin des 3 jours, nous sommes épuisés mais ravis de cette avant-dernière activité au Viêt-Nam. Nous parvenons donc assez facilement, cette fois, à trouver le sommeil dans le bus de nuit qui nous conduit à Hanoï.

Hanoï

Gardant un souvenir mitigé de Ho-Chi-Minh Ville du fait de la surpopulation et du bruit qu’il y avait, nous avons décidé de ne passer qu’un jour à Hanoï, qui est une très grande ville également, le temps d’errer tranquillement dans les rues.

Surtout qu’un train traverse certaines d’entre elles ! Et pour dire peu, c’est qu’au moment du passage du train, il ne faut pas être claustrophobe : les wagons traversent la ville entre des immeubles tellement rapprochés qu’on a du mal à croire que même une voiture puisse s’y engouffrer. L’espace restant sur les côtés est infime, mieux vaut ne pas avoir de bedaine. C’est en tout cas vraiment spectaculaire.

Ainsi se termine notre séjour au Viêt-Nam. C’est avec tristesse que nous quittons ce pays qui nous a tant plu ! C’est aussi la fin de la première partie de notre tour du monde : après avoir passé 6 mois en Asie du Sud-Est, nous nous apprêtons désormais à décoller pour l’Amérique latine !!

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