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C’est à peine remis de l’éprouvante ascension du mont Hpan Pu et du bref retour en Thaïlande que nous prenons de nouveau la route : direction le Laos. Après le passage de la frontière terrestre qui se passe sans difficultés (aucune tentative de corruption malgré les nombreux témoignages que nous avions entendus), nous décidons de nous rendre à l’embarcadère de Houay Xay. Le but : monter dans un fameux long boat et descendre le mythique fleuve Mékong jusqu’à la ville de Luang Prabang.

Descente du fleuve Mékong

Nous montons donc à bord dudit bateau et nous asseyons sur les banquettes prévues à cet effet. Il s’agit en fait de vieux sièges d’autobus qui semblent avoir été recyclés pour un dernier usage avant la retraite (ou plutôt la déchetterie). Nous trouvons l’idée excellente. On manque toutefois de blesser nos voisins de derrière en prenant place un peu trop vigoureusement : les banquettes ne sont pas fixées au sol. Heureusement, aucun genou broyé à déplorer pour l’instant. Le voyage dure 2 journées complètes durant lesquelles nous nous délectons du doux soleil et des paysages encore assez sauvages des bords du Mékong. Il n’y a en effet, à notre grande surprise, que très peu de villages qui s’y sont construits. On croise davantage de buffles que de Laotiens.

Lors des rares escales, il est arrivé que des enfants se précipitent aux abords du bateau pour tenter de vendre des bracelets. A un moment, un passager semble intéressé par leurs créations. Sa main à peine plongée dans sa poche pour y attraper son portefeuille qu’une bonne dizaine d’enfants ont déjà grimpé dans le bateau, chacun tendant à bout de bras ses bracelets. Il en saisit un et sort un billet dont il n’aura pas l’occasion de prendre connaissance de la valeur puisqu’un gamin lui prend immédiatement des mains avant de se ruer sur le rivage, éclaboussant un peu tout le monde au passage. Scène assez saisissante. A la fois touchante et navrante.

Luang Prabang

Arrivés Luang Prabang, nous décidons de ne pas utiliser les services des tuk-tuks qui attendent à l’affût au niveau du débarcadère. Depuis notre arrivée au Laos, nous avons déjà dû contrecarrer 3 tentatives d’arnaque qui consistent à demander sournoisement un prix supérieur à celui indiqué sur le produit/menu. Ici, nous avons simplement le sentiment qu’il est possible de diviser par 2 le prix de la course en marchant une dizaine de minutes. Bien nous a pris, la stratégie s’avère payante et nous rejoignons satisfaits le centre de Luang Prabang dans lequel nous prévoyons de rester une dizaine de jours pour les fêtes de fin d’année.

C’est la première fois du voyage où l’on reste plus d’une semaine au même endroit. C’est l’occasion de recharger un peu les batteries et de profiter du confort de la routine. Nous ne regrettons pas le choix de Luang Prabang pour cela car la ville est vraiment agréable et tranche avec la plupart des autres villes asiatiques que nous avons visitées jusqu’à présent. Le centre historique est quasi-piéton, pas trop bruyant, les rues sont propres et concentrent quasiment tous les services.

La culture à Luang Prabang n’est pas en reste. Nous avons pu nous familiariser avec l’histoire du pays en visitant le musée national. Du fait que le pays ait longtemps été « sous protectorat » français, de nombreuses administrations continuent d’employer la langue de Molière. L’architecture a également fortement été influencée. Autre vestige qui pour nous constitue un avantage majeur : ici les habitants consomment du pain baguette à la Française. Quel bonheur, au bout de 4 mois de voyage, de pouvoir manger du pain comme on l’aime !

Une de nos premières activités a été l’ascension du Mont Phousi en plein milieu de la ville. La récompense au sommet est la vue qui surplombe la ville et le Mékong ainsi que de pouvoir visiter une jolie pagode et de nombreuses statues de Bouddha. La visite d’un atelier de fabrication de soie et de son tissage nous a singulièrement épatés : si nous connaissions déjà bien processus de production grâce aux vers à soie, nous avons été étonnés par l’ingéniosité des méthodes de colorations naturelles (à partir notamment de jacquiers, betteraves, indigotiers, curcuma etc.) ainsi que par la grande dextérité des tisserands.

Sans oublier le massage laotien (une première pour moi) : assez sportif mais moins violent que le massage thaïlandais d’après l’expertise de Claire.

Mais ce que nous avons préféré, ce sont les cascades de Kuang Si. Situées à environ 30 minutes en scooter, elles offrent des images paradisiaques d’eaux turquoises ruisselantes sur des roches calcaires parfaitement lissées par d’innombrables années d’érosions. Même si elles sont moins éblouissantes que celles d’Erawan en Thaïlande, cela reste on ne peut plus spectaculaire. Victimes de leur succès, elles sont très fréquentées. Il vaut donc mieux y aller dès l’ouverture le matin.

Malgré tout, pour la première fois du voyage, nous ressentons une certaine nostalgie du fait de devoir passer les fêtes de Noël et de la nouvelle année loin de nos familles et de nos amis. Même si les établissements font l’effort de mettre des décorations festives, l’ambiance générale ne prend pas et cela accentue même notre petit blues.

C’est donc avec une pointe de soulagement et beaucoup de motivation que nous reprenons la route le 2 janvier, direction Thakhek.

La boucle de Thakhek et l’accident de scooter

Nous décidons de faire le voyage de nuit. Le bus ne dispose pas de sièges mais de petites cabines 2 places d’environ 1,70m de longueur sur 1,40m de largeur. Heureusement, nous sommes dans la même cabine et parvenons tant bien que mal à capturer quelques heures de sommeil. Cela reste un moyen de transport que nous déconseillons aux mauvais contorsionnistes. D’autant plus qu’il n’y a pas la possibilité de déborder de sa cabine puisque la compagnie de bus a vendu plus de billets de que places disponibles : les couloirs sont également occupés.

Après une journée de repos, nous louons un scooter semi-automatique à la guesthouse dans laquelle nous logeons. Ce n’est pas un modèle dernier cri, loin de là, mais on se dit que la bécane devrait être en mesure de rouler 600km, la longueur de la boucle que nous souhaitons faire en 4 jours.

La première journée se déroule bien : nous nous sommes bien habitués au fait de devoir changer les vitesses avec le pied. Nous avons fait plusieurs arrêts dans des grottes spectaculaires. La lampe frontale est indispensable pour pouvoir y accéder. Des compétences en gymnastique/escalade également. Difficiles d’accès mais la récompense est au rendez-vous : les grottes sont sublimes de par leur taille et la dimension des formations calcaires. Dans l’une d’elles, nous avons même pu nous baigner. L’eau est un peu fraîche mais le sentiment d’être seuls dans un endroit aussi beau est incomparable.

Un autre paysage caractéristique de la boucle de Thakhek est celui d’arbres morts asphyxiés par l’eau stagnante provenant de la construction d’un barrage au début des années 2010. Nous ne saurions dire combien d’hectares ont été détruits à cause de cela mais il s’agit assurément d’une catastrophe écologique d’ampleur. Le résultat visuel est lui saisissant.

Remis de ces images apocalyptiques, nous reprenons la route le lendemain. C’est au bout de 10 minutes qu’intervint l’accident. Alors que nous roulions probablement à 40km/h, notre roue avant a crevé entrainant un déséquilibre. S’en sont suivis quelques rapides zig-zags avant que nous ne chutions sur le flanc droit. Après quelques secondes de choc, nous comprenons que nous n’avons rien de très grave même si nous avons beaucoup d’écorchures. Malheureusement, mon genou a, lui, l’air d’être un peu plus sérieusement ouvert.

Heureusement pour nous, très rapidement d’autres voyageurs passent par cette route habituellement peu parcourue. Trois Allemands et une Anglaise (encore merci Tom, Pete, Dennis et Melle !!!) qui nous aident à déplacer le scooter du milieu de la route et qui surtout arrêtent une Laotienne en voiture pour nous emmener dans un dispensaire. Nous y ferons désinfecter nos blessures. Mais nous préférons nous rendre dans un hôpital un peu plus loin pour m’y recoudre le genou. L’opération se passe bien. Même si, il faut l’avouer, déjà un peu anxieux, je suis devenu carrément tendu quand j’ai compris qu’il n’y aurait pas d’anesthésie ni d’injection d’antidouleurs avant de retirer les graviers incrustés dans la plaie et de procéder aux 6 points de suture. Cela restera assurément un moment mémorable du voyage (y compris le retour en ambulance)!

Malheureusement, du fait de cet accident, nous avons passé la fin du voyage dans une guesthouse pour y soigner nos plaies.

En conclusion, le Laos nous laisse un goût doux-amer, un sentiment d’inachevé du fait que nous ne l’ayons pas exploré comme nous l’aurions souhaité. Nous espérons pouvoir davantage profiter du prochain pays sur notre liste : le Cambodge

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