Après des moments incroyables en Indonésie, nous poursuivons notre route en Thaïlande et allons découvrir notre premier pays bouddhiste.
Nous passons la nuit d’Halloween dans l’avion où le personnel d’Air Asia nous fait la gentille surprise d’arriver déguisé en sorcières et squelettes tout en distribuant des friandises, c’est plutôt amusant du coup le vol passe beaucoup plus vite. Nous débarquons donc à Bangkok, au milieu des 20 millions d’habitants que comptent la ville et l’agglomération. On ressent rapidement cette densité quand nous sommes coincés dans les bouchons sur la route qui doit nous mener à notre guesthouse, mais contrairement aux précédentes villes que nous avons visitées, les gens utilisent très peu le klaxon (ça nous parait tout calme).
Le lendemain, alors que nous prenons notre petit déjeuner en attendant l’heure d’aller à la gare, nous vivons un moment assez incroyables puisque Pierre réalise que notre voisine qui vient d’arriver est une amie de Lyon partie en tour du monde avec son copain depuis 15 mois et un peu perdue de vue. La surprise est totale et les statistiques nous font regretter de n’avoir pas joué au loto car il fallait se retrouver à l’autre bout du monde, dans la même ville, dans la même guesthouse et au même moment…
Comme nous retrouvons 2 copines de Lyon d’ici quelques jours, nous décidons de ne pas nous attarder à Bangkok afin de découvrir la ville tous les 4. Nous décidons donc de nous rendre Kanchanaburi, ville rendue célèbre par le pont sur la rivière Kwaï, vestige de la seconde guerre mondiale. La ville est plutôt mignonne et c’est toujours agréable de se promener dans le marché de nuit pour découvrir les plats locaux et les boissons aux fruits frais. Dans la ville nous allons voir le fameux pont et nous pouvons voir passer le train, c’est un édifice de métal assez impressionnant et le train est très beau, un classique de l’époque. L’endroit est par contre envahi de touristes dont beaucoup arrivent en bus depuis Bangkok pour passer la journée dans la ville. Certains payent assez cher pour monter dans le train juste avant le pont et redescendre juste après…très peu pour nous donc nous allons visiter le musée afin de mieux comprendre l’intérêt historique du lieu. Le musée est très intéressant et très bien fait, c’est une période de l’histoire qui n’est pas trop traitée en France à l’école car évidemment, il y a de nombreux autres aspects de la seconde guerre mondiale qui doivent être priorisés. En revanche, le niveau d’inhumanité et d’esclavagisme des soldats japonais à cette époque fait froid dans le dos. Même si la Thaïlande était un pays plutôt neutre pendant la guerre, ils ont payé un lourd tribut car de nombreux locaux sont morts pendant la construction de cette voie ferrée. Quand on voit les photos et les témoignages des prisonniers de guerre, dont beaucoup d’Australiens et de Britanniques, on réalise que c’est une autre facette très sombre de l’histoire de l’homme dont il faut se souvenir pour ne pas la répéter.
Sur un ton plus léger nous décidons de louer un scooter pour aller voir les cascades d’Erawan dans le parc naturel du même nom. Il y a 60km de route à faire donc le réveil est matinal, surtout que nous voulons éviter les foules de touristes. En arrivant, nous découvrons un lieu vraiment époustouflant, il y a 8 cascades principales et toutes sont magnifiques avec des eaux turquoises, des bassins naturels pour se baigner et des poissons partout. Comme nous arrivons parmi les premiers, nous pouvons découvrir tous les spots et en choisir un isolé pour être tranquilles. Malheureusement pour notre quiétude, nous avons été repérés par une famille de macaques et l’un d’eux n’a pas particulièrement apprécié que je cache mon petit déjeuner dans mon sac sous son nez. Il a d’abord tenté de me voler mon sac mais je lui ai gentiment appris le sens du mot « vol plané » en le repoussant (je précise qu’aucun animal n’a été blessé pendant cette scène), il a ensuite montré son désaccord en s’installant sur une branche au-dessus de nous et en nous pissant dessus… En partant il nous a fait comprendre son énervement en laissant une grosse crotte sur ma chaussure…vive les singes. Heureusement, nous avons bien pu profiter de ces magnifiques cascades pour nous baigner et apprécier le calme du parc. En repartant, nous croisons les foules de touristes qui commencent à arriver et nous sommes bien contents d’être partis aux aurores.
Nous repartons pour Bangkok afin de retrouver Gwendolyne et Sophie avec qui nous allons passer les 3 prochaines semaines. A Bangkok, nous découvrons une immense ville très active, il y a des commerces partout, des stands de nourriture et de fruits coupés et beaucoup de monuments. Nous partons visiter le temple du Bouddha couché, c’est magnifique car dans les salles qui entourent le cœur du temple il y a des salles en enfilade, toutes remplies de statues de Bouddhas et notamment le fameux très grand Bouddha couché qui mesure plusieurs dizaines de mètres. C’est beau mais très touristique, par conséquent il y a plusieurs centaines de personnes dans le temple et ça devient très fatigant de circuler. Nous décidons donc de zapper le temple de l’Aube car il est tout autant prisé des voyageurs et nous partons pour le quartier de Chinatown qui est réputé pour ses marchés et ses restaurants. C’est assez agréable de déambuler dans les divers marchés car on peut voir de tous les produits et ça donne des idées de cadeaux avec Noël approchant. Nous profitons du début de la soirée sur un toit-terrasse surplombant la ville et le fleuve, et nous partons ensuite découvrir les spécialités culinaires du quartier. Nous avons la surprise de découvrir qu’une grande majorité des restaurants servent du requin et des nids d’oiseaux au menu, on peut d’ailleurs voir de grands ailerons présentés dans les vitrines, ce n’est décidément pas pour nous donc nous choisissons plutôt un restaurant traditionnel thaïlandais. Pour la fin de la journée, nos pas nous ont conduits dans le quartier rouge de Bangkok, Soi Cowboy et nous découvrons le monde de la nuit controversé. Le quartier se résume à une rue remplie de bars et à beaucoup de filles et ladyboys en maillots dans la rue pour attirer les consommateurs. Ce genre de lieu existe dans toutes les grandes villes mais celui-ci semble surtout fréquenté par étrangers. Comme nous allons le constater dans la suite de notre voyage, le tourisme sexuel à encore de beaux jours devant lui en Thaïlande.
Nous partons finalement pour Chiang Mai, dans le nord du pays, en bus de nuit, le trajet se passe bien même si c’est jamais évident de dormir dans un bus. La ville de Chiang Mai, deuxième plus grande du pays, nous a de suite beaucoup plu, c’est plus calme, plus aéré et surtout nous sommes là pour un trek dans la jungle. Après les formalités avec notre guesthouse qui organise le trek et un super petit déjeuner nous partons visiter la ville et ses temples. C’est simple, il y en a dans toutes les rues et ils sont très souvent ouverts au public. C’est dans l’un d’eux que nous profitons d’un moment avec un jeune moine originaire du Vietnam et venu faire ses études religieuses ici. Il nous fait asseoir pour discuter et nous avons un aperçu de cette façon d’apprécier la vie dans le calme et la méditation.
Nous déambulons dans la ville et le soir arrivant rapidement, nous partons à la découverte du marché nocturne qui est un peu excentré de la vieille ville. Les stands sont très nombreux, nous croisons beaucoup de monde et il y a des produits pour tous les goûts. On trouve de nombreux habits de toutes les couleurs, des shorts de boxe thaï flashy, de bougies et autres savons en formes de fleurs et taillés à la main, des petites peluches d’éléphants, … bref tous les arguments pour craquer et faire du shopping. J’ai été tout de même un peu surprise car il est assez difficile de négocier dans les marchés contrairement à d’autres pays. En Thaïlande, il y a tellement de touristes qui achètent sans négocier que les commerçants voient d’un mauvais œil nos tentatives (certains se sont carrément détournés en cessant de nous parler alors que les prix de base étaient vraiment astronomiques pour le pays). Nous rentrons assez tôt car le lendemain nous partons pour notre trek de 2 jours dans la jungle/forêt.
Le moment tant attendu est arrivé et nous partons à l’aventure avec Boubou, notre guide Karen qui est toujours de bonne humeur. La première étape du trek consiste en une visite d’une chute d’eau où l’on peut se baigner et globalement nous aurions bien aimé éviter cette étape. La cascade n’est pas très impressionnante et l’eau assez proche du maronnasse ce qui ne laisse pas franchement rêveur. Nous voyons rapidement que c’est un petit stop pour gagner du temps et permettre aux touristes de prendre des selfies, heureusement Boubou n’insiste pas et nous repartons rapidement. Une chose importante à dire sur ce trek c’est que nous n’avons pas passé plus de 2h sans que Boubou ne nous rapporte des collations à base de produits locaux et c’était vraiment excellent. Une fois le repas digéré, nous avons commencé à marcher avec des pauses régulières pour que notre guide nous parle des animaux, des villages et des fruits qui poussent dans les environs (étant originaire d’un village voisin, il connait très bien la culture Karen). Nous arrivons le soir au village des Karens (nom des habitants de cette région du nord de la Thaïlande, ils sont aussi présent dans l’est du Myanmar) et nous profitons d’un petit cours de cuisine et de taille du bambou. Boubou nous a montré, entre autres, comment tailler une pique à cheveux, du coup Pierre n’a pas beaucoup participé lors de cet atelier mais il nous a bien soutenues. Le lendemain, nous repartons pour 1h de marche afin de rencontrer les héros de notre trek : les éléphants. Nous les avons vus à l’entrée de l’enclos, ils nous attendaient pour leur gouter à base de bananes (beaucoup de bananes), et nous avons pu constater l’incroyable agilité qu’ils ont avec leur trompe. Le meilleur moment arrive ensuite quand ils vont se baigner au milieu de la rivière et que nous pouvons les rejoindre pour prendre un bain avec eux et accessoirement leur arroser le dos. Sur le moment j’étais très impressionnée par la taille de l’éléphant allongé mais quand il a décidé qu’il en avait terminé avec son bain et qu’il s’est levé à côté de moi j’ai eu un choc, je crois que je lui arrivais à peu près en haut de la jambe. En observant un peu plus ses yeux et les mouvements de sa trompe et ses oreilles on réalise très vite que ce sont des animaux très intelligents et sensibles, ils savent se faire comprendre. Il y a beaucoup de sanctuaires d’éléphants en Thaïlande mais il faut vraiment bien se renseigner avant sur leur façon de traiter les animaux et il faut surtout refuser de monter à dos d’éléphant. Les pauvres pachydermes qui servent de taxis exotiques aux touristes sont des animaux qui ont souvent étés brisés par un dressage brutal et de nombreuses maltraitances. C’est donc particulièrement à éviter. Après cet incroyable moment nous partons descendre la rivière sur un radeau en bambou. C’est très agréable et Boubou fait 90% du travail même s’il nous a quand même distribué des perches en bambou pour l’aider légèrement à diriger le radeau dans les rapides. Au bout de 2h, nous arrivons au village terminus et nous repartons pour le centre-ville de Chiang Mai.
Nous passons une autre journée à découvrir la ville et nous partons ensuite pour Pai, un peu plus au nord-ouest de la Thaïlande, près de la frontière avec le Myanmar. Pai est une petite ville connue pour son grand Bouddha blanc qui surplombe la plaine, il est très agréable d’y poser ses affaires car les guesthouses sont très accueillantes. Nous nous y rendons après un tour de la vallée en scooter et nous apprécions le coucher de soleil derrière les montagnes. C’est un très beau lieu et un bon moment. Le lendemain, nous profitons des scooters pour aller voir une cascade (et une belle glissade de Sophie dans le bassin ^^), un très grand pont de bambou qui traverse les rizières et la version thaï du Grand Canyon. Après une matinée assez riche en découvertes, nous reprenons le bus pour Chiang Maï afin d’y passer une dernière nuit avant de rejoindre le sud de la Thaïlande. En ville, nous avons la chance d’assister à un combat de muay-thaï, la boxe locale. Les combats sont spectaculaires car nous ressentons toute l’ambiance de l’arène avec la musique, le commentateur, les lumières et les bruits des impacts, ça change beaucoup par rapport à un combat retransmis à la télévision.
Sur la route du sud, nous nous arrêtons pour 2 nuits à Sukhothai dans le centre du pays. Nous découvrons là-bas les ruines classées à l’UNESCO d’un ensemble de palais datant du XIIIème siècle de style khmer et bouddhiste. C’est très agréable de s’y promener à vélo au coucher du soleil, les couleurs sont chatoyantes et on pourrait croire à des décors de films d’aventures. Le lendemain nous devons laisser notre copine Gwendolyne qui doit travailler pour ses études et nous partons à 3 en scooter à la découverte de la ville voisine Phitsanulok. Dans un quartier perdu et apparemment inconnu de beaucoup de touristes, nous découvrons plusieurs étangs recouverts de nénuphars géants. C’est très bucolique et si on en croit les photos du propriétaire, il est possible de marcher sur les nénuphars et qu’ils supportent votre poids, mais après une analyse de la situation il nous semble bien que le support en bois placé sous le nénuphar aide pas mal pour supporter le poids d’une personne. Nous repartons pour aller visiter un atelier artisanal de fabrication de Bouddhas où l’on peut voir les différents modèles, moules et étapes de fabrication. Après une dernière visite dans une volière qui nous a rendus plus tristes qu’autre chose de voir ces beaux oiseaux en cage, nous repartons vers notre guesthouse.
Nous quittons définitivement le nord de la Thaïlande pour rejoindre les belles plages du sud et la faune sauvage de l’est dans la suite de nos aventures.
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