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Après la Malaisie, deuxième destination de notre tour du monde: l’Indonésie.

Nous avons atterri directement à Praya sur Lombok et sommes partis le soir même pour Kuta Lombok dans le sud de l’île. A l’aéroport, nous nous sommes fait aborder par une quantité invraisemblable de taxis, nous avons eu du mal à trouver notre chauffeur de Grab (Uber asiatique) dans la cohue, c’est d’ailleurs lui qui nous a couru après. Une fois arrivés à Kuta, le logement était une très bonne surprise avec un petit appartement et son jardin indépendant plus le petit déjeuner local pour environ 5€ par nuit, ça fait rêver. Kuta Lombok est une ville assez touristique et très prisée des surfeurs car il y a de nombreuses plages accessibles en scooter. Cette ambiance se ressent beaucoup dans la rue principale où les restaurants proposent tous de la « Western food », des cocktails et la bière Bintang. Nous avons profité de nos 2 jours sur Kuta pour découvrir les abords de la ville avec les côtes sauvages, les troupeaux de buffles et les plages désertes. C’était aussi l’occasion de gouter à la cuisine locale (présente partout une fois que l’on s’éloigne du centre-ville) à base de poulet et de riz, pas de surprises sur les menus car la base est la même qu’en Malaisie mais tout est très bon et peu onéreux.

Les plages étant peu faites pour nous, nous décidons assez rapidement de rejoindre la côte sud-est de Lombok où nous avons un contact avec un pêcheur du village d’Ekas. Rumaji et sa femme Anna sont nos hôtes, il est pécheur et il a créé avec Anna une homestay, ils connaissent bien la France car une bonne partie de leurs clients sont français. D’ailleurs, nous rencontrons Christel et Elma, une maman et sa fille originaires de St-Emilion qui ont créé une association pour aider au développement du village : Ekas Up (page Facebook de l’association). Elles y reviennent plusieurs fois par an pour faire des actions avec les habitants (ramassage des plastiques sur la plage, mise en place de toilettes sèches, installation de Brugas –petites paillotes en bambou- …).  Sur place nous pouvons goûter aux produits de sa pêche, le poisson est super bon et nous apprenons que dans le village d’Ekas, les pêcheurs vivent plutôt bien, la plupart ne pêchent que pour leur consommation personnelle. Cette situation est due au fait qu’ils ont presque tous des élevages de langoustes en parallèle qu’ils ont coutume d’appeler leur « borne de retrait »… en gros ils vendent tellement bien leur langoustes (notamment aux riches Chinois) qu’ils ont juste à décider combien de kg ils doivent vendre en fonction de leur besoin d’argent. Rumaji a donc beaucoup de temps pour s’occuper de ses invités, on ne va pas s’en plaindre, il organise même un tournoi de badminton le soir avec les jeunes du village (c’est le sport national indonésien avec le football) mais il faut se rendre à l’évidence, il est imbattable et ça l’amuse beaucoup. Pierre a aussi pu tester les compétences des enfants du village en football et il faut avouer qu’ils étaient plutôt doués. Evidemment ils connaissaient plus Neymar que Zidane (question de génération) mais c’était plutôt drôle quand même avec deux bâtons pour faire les buts et la plage comme terrain de jeu.

Le lendemain de notre arrivée, Rumaji nous a conduit au plus grand marché au poisson de la côte Est à 15km environ du village. Sur le marché on peut se rendre compte de la richesse des fonds marins quand on voit la quantité et la diversité des poissons proposés sur les étals. On découvre aussi une partie abritée du marché où se tiennent les enchères pour les gros poissons… c’est assez triste de voir tous ces requins et ces raies (une cinquantaine environ) de toutes les tailles, du petit de moins d’un mètre aux grands requins marteaux d’au moins 4 mètres… Rumaji nous explique que les lois n’autorisent pas les pêcheurs à ramener ces requins, ils vont donc les pêcher à la frontière maritime commune avec l’Australie pour ne pas être embêtés.

.Sur le retour, nous nous arrêtons dans une fabrique de tabac pour découvrir les différentes étapes de fabrication. Le tabac est une culture très importante en Indonésie et particulièrement dans cette région de Lombok, nous avons pu voir de nombreux champs depuis la route. Il existe 2 types de tabac, celui pour la fabrication de cigarettes industrielles et celui pour la consommation locale et le processus varie un peu. Pour les cigarettes industrielles, une fois ramassées les feuilles sont mises en ballots et emmenées à la fabrique où elles seront pesées. Les ramasseurs sont payés au poids, ils ramènent à chaque trajet environ 75kg de feuilles, le métier est assez éprouvant au vu de la chaleur et des distances parcourues avec ces charges. Une fois à la fabrique, les grandes feuilles sont attachées à des longues branches de bois afin d’être suspendues en hauteur dans des fours (le feu est entretenu manuellement). Elles y restent quelques heures, le temps de sécher complètement. Un fois sorties du four elles sont détachées puis mises en balles en fonction de leur qualité. Les balles sont ensuite envoyées sur Java pour être réceptionnées par la principale usine qui décidera ensuite de les manufacturer en cigarettes et tabac à rouler avec l’ajout de divers produits. Le tabac local est beaucoup plus simple car il est juste séché directement dans les champs sur le sol, mais il est moins consommé que les cigarettes industrielles car la plupart des hommes (quasiment tous les hommes fument et commencent souvent très jeunes, les femmes ne fument pas car c’est assez mal vu) préfèrent tout simplement ne pas perdre de temps à rouler leur tabac et ils le trouvent aussi beaucoup plus fort car pur à 100%.

Nous nous arrêtons ensuite dans un champ de petits piments (chili) et les ramasseurs nous expliquent que leur principal problème est l’eau (il pleut surtout en janvier et février mais très peu le reste de l’année) et les oiseaux (qui apparemment sont capables d’avaler ces piments sans dommages gastriques…). Leur piment est super fort et ça les fait beaucoup rire de nous voir tout rouges, mais en partant ils nous remercient d’être passés les voir et d’avoir posé des questions, apparemment ce n’est pas tous les jours que des étrangers s’intéressent à eux.

Le reste de la journée nous rejoignons une cabane aménagée que Rumaji a fait construire sur l’océan. C’est à 10min de bateau et il y a tout le confort, chambres, cuisine, salle de bain et terrasse. Du coup nous décidons de passer les 2 nuits suivantes ici, ce n’est pas tous les jours que nous pouvons dormir sur le lagon alors ça vaut le coup. Nous avons même pu accompagner Rumaji pour poser son filet le soir et pour le récupérer le lendemain, ce n’était pas la pêche miraculeuse mais un bon moment tout de même. Il nous a aussi montré sa cabane à langoustes, nous avons pu voir les bébés qui sont attrapés de nuit en pleine mer grâce à des lampes qui les attirent, les adultes qui sont nourris de sardines et d’algues et une mue car, oui, les langoustes muent comme les serpents. Suite à une alerte otite dans l’oreille de Pierre, nous avons décidé de passer le tour de snorkeling et nous sommes restés à la cabane pour pêcher à la ligne avec 2 jolis poissons pour Pierre que nous avons relâchés ensuite. Comme Rumaji n’a pas besoin de trop de poissons pour vivre ceux-là ont pu tranquillement retourner nager sur leur récif.

Le lendemain, après une visite du petit marché d’Ekas, nous sommes partis visiter des petites fabriques d’objets en rotin, il y avait des sacs, des paniers et même des grands plats. Tout est fait à la main, depuis le séchage et la séparation entre l’écorce et le cœur de la branche au tressage des objets. En revenant, nous avons dit merci à nos hôtes pour ces supers moments et sommes partis pour Tetebatu. En arrivant, nous sommes tombés sur un mariage traditionnel Sasak (habitants originels de Lombok). Du coup il faut descendre de voiture avec nos sacs et rejoindre à pied notre logement, rien de fou c’est juste à 100m en plein milieu des rizières. Dépaysement total avec la jungle et le mont Rinjani d’un côté et les rizières de l’autre et évidemment notre petit bungalow et son hamac au milieu des fleurs tropicales…la vie est belle.

Le lendemain nous louons un scooter pour aller découvrir des cascades secrètes…bon en arrivant on tombe sur le piège à touriste de base…les cascades ne sont pas du tout secrètes, il y a même des restaurants partout et surtout un droit d’entrée et un guide obligatoire. Comme nous avons fait 1h de scooter pour arriver nous décidons de faire contre mauvaise fortune bon cœur et de quand même en profiter. Notre guide est sympa, il nous prend en photo au milieu des cascades des 40 et 30m de haut, l’eau est fraiche et agréable mais la visite est rapide et on a quand même le sentiment de s’être fait un peu pigeonner. Rien de grave, après avoir arpenté les magnifiques rizières, nous partons de notre côté pour visiter la forêt des singes noirs et nous les voyons après avoir marché 100m sur le sentier… du coup on ne sait pas trop si c’est vraiment une espèce rare ou s’ils le disent pour faire plaisir aux touristes. Dans tous les cas, ils n’aiment pas trop nous voir approcher et se sauvent rapidement avec leur dextérité habituelle, mais ils sont très beaux à voir avec leur pelage noir de jais et tout brillant (sauf les bébés qui sont marrons vif, presque oranges). Après avoir profité de l’atmosphère très apaisante de Tetebatu, nous partons pour Sengiggi au Nord-Ouest et là pour la première fois on voit bien les stigmates du tremblement de terre de cet été, de nombreux bâtiments sont encore à terre ou en rénovation. La ville est en pleine restauration, des habitants vivent encore dans des tentes et les commerçants semblent bien contents de voir revenir des touristes.

Le lendemain nous rejoignons le Sud-Ouest de Lombok à Lembar pour prendre un ferry en direction de Bali.

Notre séjour sur Lombok était très plaisant et les habitants sont très sympas. Contrairement à ce que l’on pensait avant de venir, le sud de l’île n’a pas/ou peu subi de dégâts liés au tremblement de terre. Les habitants sont donc assez contents de voir revenir les voyageurs car le tourisme représente une source importante de revenus pour l’île.

Nous avons particulièrement apprécié le séjour chez Rumaji car nous avons eu une vision plus juste de la vie pour les locaux, sans le filtre du tourisme. Lombok est une île très belle, riche de sa culture, de ses paysages et des sourires de ses habitants. Après l’île aux mille Mosquées, nous partons désormais à la découverte de sa sœur, l’île des Dieux.

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