Chili
Pucón
Le passage de la frontière Argentine – Chili s’est passé sans difficultés majeures mais, comme nous avions déjà pu le remarquer lors de notre trajet vers Ushuaïa, les douaniers chiliens sont de loin les plus stricts que nous ayons croisés depuis le début du voyage. Tous les bagages sont scannés aux rayons X, de grandes affiches nous rappellent les risques encourus si l’on essaye de faire passer un produit agricole brut ou autres produits illicites dans le pays et ça ne rigole pas du tout (lourdes peines de prison et amendes on ne peut plus salées ainsi qu’un très mauvais quart d’heure)! Sans compter les chiens cynophiles qui sont déployés et qui nous reniflent un à un.
Bref, nous parvenons tout de même à poser nos sacs à dos dans la ville de Pucón. Nous avions lu qu’elle était assez prisée des voyageurs parce qu’elle est, comme San Carlos de Bariloche, bordée de nombreux grands lacs et de parcs naturels ainsi que d’un imposant volcan : le Villarrica. Ce dernier nous a tout de suite intrigués pour 4 principales raisons : il est encore en activité, il culmine à 2847m d’altitude, il est juste à côté de la ville et il est possible d’en faire l’ascension !
Mais notre excitation est malheureusement vite retombée. Du fait de son prix et des conditions de grimpette, nous décidons finalement de passer notre tour pour cette activité. En effet, elle consiste à marcher 3 heures en file indienne avec une bonne centaine de personnes ; une fois au sommet, il est possible d’admirer le cratère et la vue uniquement pendant 5 minutes chrono; le tout pour 130$/personne… non merci.
Mais nous ne nous laissons pas abattre et décidons de passer la première journée ensoleillée à flâner dans les rues de la ville, découvrir les marchés artisanaux et profiter un peu de la plage. Un peu seulement car même si la vue est superbe, l’eau est en revanche glacée. Très difficile de rester les pieds immergés plus de quelques minutes tant le froid est saisissant.
Le lendemain, nous nous rendons au Huerquehue National Park via le bus de 8h et arrivons sur les coups de 9h. Le parc est très étendu (39km²) et un garde nous explique les différents parcours. Il y en a pour tous les goûts : de la petite promenade d’une heure à la randonnée costaude de plusieurs jours.
Nous optons pour une boucle autour de 4 principaux lacs d’une durée théorique de 4 heures. Le plan était de faire la promenade d’une traite et rentrer avec le bus de 13h30. Mais nous nous rendons compte que la personne qui a estimé le temps devait être apparentée à Kilian Jornet puisque nous sommes obligés de continuellement accélérer le rythme au fur et à mesure de la promenade (qui s’était en fait quasiment transformée en course de demi-fond) pour pouvoir arriver à temps. Finalement, pour quand même profiter un peu de l’endroit, nous décidons de déclarer forfait et prendre le bus retour suivant, 2 heures plus tard. Puisque nous sommes prévoyants, nous avions préparé quelques sandwichs que nous engloutissons au bord d’un superbe lac sur une plage de fortune envahie de lézards qui nous réclament nos miettes de pain.
Talca et la réserve nationale Altos de Lircay
Nous poursuivons notre route jusqu’à la quelconque ville de Talca. Ayant tous les 2 travaillé avec des partenaires chiliens qui nous ont souvent vanté la qualité de leur arboriculture et surtout de leur viticulture, nous souhaitons vérifier par nous-mêmes leurs dires en visitant quelques vignobles. La région est connue pour abriter plusieurs « routes des vins ». Mais nous réalisons rapidement qu’il nous sera impossible d’entrer sur les parcelles de vignes ou dans les salles de vinifications. Les activités ouvertes aux touristes sont principalement des dégustations de vin à l’issue desquelles il est possible d’acheter quelques caisses. Déçus, nous ne payons pas pour ce service mais apercevons tout de même aux bords des routes les dizaines d’hectares de vigne qui, pour la plupart, il est vrai, n’ont rien à envier à certains de nos meilleurs châteaux.
Nous rentrons à Talca un peu frustrés mais déterminés à réussir notre excursion du lendemain : l’ascension de l’Enladrillado dans la Réserve nationale Altos de Lircay. Pour cela, réveil aux aurores puisqu’il faut au préalable compter 1h30 de route sur des pistes souvent très cahoteuses. Et ensuite 5 heures de montée puis 2h de descente. Nous sommes ravis de nous apercevoir que la réserve est très peu fréquentée. Au cours de la journée, nous n’aurons croisé qu’une famille de 5 Chiliens et un Américain. De ce fait, nous avons les sentiers pour nous tous seuls : quel plaisir !
A l’entrée, le garde nous a prévenus de la présence de populations de pumas dans l’enceinte de la réserve. Si nous en croisons un, pour survivre, il est fortement conseillé d’essayer de l’intimider en levant les bras en l’air et en poussant des cris puissants. Bien sûr, il ne faut à aucun moment essayer de s’enfuir en lui tournant le dos. M’enfin, bien que nous l’aurons longtemps cherché, nous n’avons pas vu directement le fameux puma. Uniquement des traces de pattes dans le sable.
La randonnée s’avère finalement être assez exigeante physiquement mais la douleur s’oublie facilement en contemplant les paysages qui nous environnent : la cordillère des Andes dans toute sa splendeur ! Des montagnes à perte de vue dont les couleurs se déclinent par dizaines. C’est spectaculaire mais nous ne pouvons pas nous attarder trop longtemps, le soleil ne va pas tarder à se coucher et il nous reste la descente et le trajet retour. En plus, Claire commence à courir dans tous les sens à cause d’une nuée de guêpes… décidément elle est plus en forme au sommet que pendant la montée.
Valparaiso
Après un nouveau trajet en bus, nous débarquons à Valparaiso, ville côtière située à 1h30 au Nord de la capitale chilienne. C’est ici que nous retrouvons les parents de Claire, 2 semaines après les avoir quittés en Argentine, à Buenos Aires. Nous avons réservé des chambres dans une espèce d’auberge espagnole située dans les hauteurs de la ville tenue par 3 jeunes Chiliens. Depuis la gare routière, il nous faut 45 minutes pour la rejoindre et au moins 2-3 pauses pour reprendre notre souffle. En effet, les routes menant à notre quartier sont très pentues. Cela nous fait d’ailleurs beaucoup penser au quartier de la croix-rousse à Lyon. En beaucoup plus coloré car d’innombrables graffitis décorent les murs de la ville. Si initialement, le street art s’est développé à des fins de contestations politiques, il est de nos jours plus souvent développé pour son côté artistique et esthétique. Le résultat est on ne peut plus réussi.
Une bonne manière de visiter Valparaiso est donc de profiter de l’ambiance joyeuse et bohème en déambulant et en se perdant dans les coins et recoins de la ville. Puis de descendre lentement de notre colline, tout en profitant des points de vue surplombant la ville et le quartier du port de Valparaiso, le plus grand du pays où la vie fourmille et de continuer de marcher le long de l’océan. Bateliers, pêcheurs, pélicans, lions de mer : tout le monde se côtoie et vaque à ses activités. On ne s’y ennuie pas une seconde ! Amusés de cette ambiance, nous marchons le long de la plage jusqu’à même atteindre la ville de Viña del Mar. Cette dernière nous a semblé moins charmante car plus orientée tourisme balnéaire de masse, pas vraiment notre tasse de thé. A l’exception de la jetée Vergara qui est vraiment très spacieuse et laisse deviner l’ampleur des travaux qui ont été réalisés au XIXème siècle.
Santiago
Nous y passons 2 jours complets. Le premier, nous découvrons le centre de la ville qui regorge de petits cafés, restaurants et bars sympathiques, de nombreuses places, de petites ruelles et de marchés. Notamment le mercado central de Santiago qui s’étend sur plusieurs hectares. Le bâtiment date de 1872 et est même classé monument historique du Chili depuis 1984. On y trouve de tout : fruits, légumes, viandes, produits ménagers, gadgets… L’occasion pour nous de nous délecter de toutes sortes de fruits délicieux à des prix franchement abordables : fruits de la passion, bananes, fraises, raisins… Et de s’initier à une spécialité locale : le mote con huesillo qui est en fait une boisson rafraîchissante sans alcool à base de pêche séchée et de grains de blé cuits qu’il convient de manger après avoir bu le breuvage. C’est assez particulier en termes de goût sans être mauvais mais c’est surtout très efficace pour se désaltérer et de sustenter en même temps.
Le lendemain, nous enchaînons avec le musée de la mémoire et des droits de l’Homme consacré au régime et aux crimes commis par le régime de Pinochet. A l’instar de la prison S-21 de Phnom Penh et les atrocités de Pol Pot ainsi que du musée des guerres du Viêt-Nam de Saigon, il faut avoir le cœur bien accroché devant tant d’horreurs. Pour ceux qui veulent se rafraîchir la mémoire, voici un résumé très succinct de l’ascension, de la répression et de la chute du régime dictateur chilien :
Lorsque Salvador Allende se fait élire président socialiste du Chili le 4 septembre 1970, Augusto Pinochet est déjà commandant en chef de l’armée chilienne. Il a une grande aversion pour Allende et lui reproche de forts penchants communistes. Le 11 septembre 1973, il organise un coup d’état militaire qui renverse le gouvernement démocratiquement élu et fait assassiner Allende dans la foulée. En 1974, Pinochet s’autoproclame président de la République et met en place un régime dictatorial pseudo-libéral avec la bienveillance évidente des États-Unis. Dès lors débute une dictature sanglante et une violente répression contre les militants et sympathisants de la gauche chilienne d’abord, puis progressivement des chrétiens-démocrates.
Les violences s’accentuent d’autant plus que le peuple chilien s’organise dans la lutte contre le régime en place à force de grèves et autres actes de résistance organisés. Des dizaines de milliers de Chiliens s’exilent, principalement en Europe car les pays limitrophes du Chili étaient alors également plus ou moins des dictatures soutenues par les États-Unis. Plus le temps passe, plus l’opinion publique se révolte contre Pinochet et elle parviendra finalement à le stopper.
Le référendum du 5 octobre 1988 organisé conformément à ce que prévoit la constitution chilienne a pour but de de décider de la prolongation au pouvoir jusqu’en 1997 du général Pinochet. Le résultat fut négatif (56% contre / 46% pour). Le régime dictatorial de Pinochet prend fin 1990 avec le remplacement de ce dernier par un nouveau président élu, Patricio Alwyn.
Le régime de Pinochet aura provoqué la mort d’environ 3 200 personnes, des milliers de disparus, de plus de 38 000 personnes torturées par la police chilienne (conseillée par les services secrets des États-Unis).
Après ce rappel douloureux, nous nous rendons sur la colline San Cristobal en haut de laquelle trône une immense statue de la Vierge Marie. Le sommet est très connu des chrétiens du fait que le Pape Jean-Paul II y avait donné une messe en 1987. Aussi, la colline offre une vue à 360° imprenable sur la capitale chilienne. On se rend mieux compte de la superficie de la ville qui abrite un tiers de la population totale du pays.
La Serena et la Vallée de l’Elqui
A l’issue des 2 super jours passés à Santiago, nous disons au revoir à Chantal et Pierre qui ont décidé de se rendre en Uruguay pour y passer quelques jours. De notre côté, nous continuons notre ruée vers le nord : direction La Serena. Les prochaines retrouvailles seront vraisemblablement dans 5 mois après notre retour en France.
Comme souvent au Chili, nous logeons chez l’habitant. La dame qui nous accueille est adorable et nous conseille de nous rendre sans plus tarder dans la vallée de l’Elqui où il nous sera notamment possible de visiter quelques pisqueras (distilleries pour la fabrication du Pisco, alcool de raisin). Nous louons donc une voiture (une Kia Morning, encore !) et nous enfonçons dans la fameuse vallée sous un soleil radieux. Un nouveau plaisir pour les pupilles puisque les routes sont très peu fréquentées et nous plongent au milieu d’impressionnants coteaux parsemés de cactus et de petits villages artisanaux.
Nous suivons les conseils de notre logeuses et visitons 2 pisqueras sur le chemin. Effectivement, les Chiliens ont un savoir-faire certain pour le travail de la vigne et la transformation du raisin. Le pisco est élaboré dans la très grande majorité des cas à partir du cépage Moscatel. Récoltés à maturité, les grains sont placés en cuve de fermentation classique pendant 2 semaines pour obtenir du « vin » titrant entre 8 et 12°. Le vin est ensuite porté dans des alambics en cuivre puis distillé pour obtenir un alcool à 60°. Ce dernier est ensuite « coupé » avec de l’eau déminéralisée afin d’abaisser le degré alcoolique aux alentours des 40° plus propice à la consommation. La phase de maturation peut durer de quelques semaines à plus de 18 mois. La finition se fait classiquement en fûts de chêne américain pour les alcools à courte durée de maturation et en fûts de chêne français pour les plus élaborés. Sans surprise, à la dégustation nous préférons les piscos affinés pendant 18 mois ayant des arômes plus complexes tandis que les Chiliens préfèrent le pisco plus jeune et fruité auquel ils ajoutent de grandes quantités de sucre.
De retour à la Serena, nous nous détendons sur le bord de l’océan sur lequel se repose aussi une famille de lions de mer. Ils portent bien leur nom puisqu’ils dégagent une très forte odeur de fauve. Difficile de s’approcher trop près à cause de cela et aussi du fait qu’ils rugissent et font mine de charger lorsqu’on ne respecte pas le périmètre de cordialité (je m’en suis rendu compte quand j’ai voulu prendre une photo un peu trop près d’un mâle, ça surprend).
Sinon, nous décidons de nous nous immerger dans le mode de vie chilien en commandant le plat national : le completo. Il s’agit en fait d’un hot-dog sur lequel de l’avocat écrasé est disposé et nappé d’une épaisse couche de sauces mayonnaise et ketchup. Le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est calorique mais la promesse d’une extase culinaire n’est pas tenue selon nous.
Une autre activité phare de la région, c’est l’observation des étoiles au travers d’un télescope spatial. Le Chili est réputé pour être l’une des meilleures régions du monde pour l’astronomie. Nous réservons donc un tour privé auprès d’un astronome français (pour mieux comprendre les explications, étant donné qu’il s’agit d’un vocabulaire précis et technique). L’observatoire se trouve au cœur d’une zone montagneuse, il n’y a rien aux alentours, pas de ville, pas de village, pas de maison, juste des montagnes, loin de toute lumière qui pourrait gêner les observations. L’astronome professionnel, Eric, est simplement génial, très pédagogue, il répond avec patience à nos innombrables questions, et il nous transmet son savoir avec passion. Il parvient à nous expliquer tous les concepts astronomiques avec des mots simples et répond à chacune de nos questions avec précision. Cela même si nous l’avons beaucoup fait rire avec nos questions sur les films de science-fiction, le Big Crunch et la fin du monde.
Nous avons eu la chance d’observer notamment : les cratères de la face visible de la lune, le nuage de Magellan (c’est l’objet céleste le plus éloigné que l’on peut voir à l’œil nu. Le nuage est situé à environ 150 000 années lumières de la terre. Il se trouve à proximité relative de la voie lactée et n’est visible que depuis l’hémisphère sud de notre planète. Il s’agit d’une galaxie composée d’un million d’étoiles), plusieurs amas stellaires, une supernova en devenir (une supernova est une étoile en fin de vie qui implose ; un tel phénomène éclairera nuit et jour la Terre pendant plusieurs jours voire semaines !), des nébuleuses (lieux de formation des étoiles), une étoile morte, des étoiles jumelles etc. Nous ressortons de l’observatoire encore la tête dans les étoiles, au sens propre comme au figuré.
Désert de l’Atacama
Après une nouvelle nuit dans un bus de nuit tout confort, nous débarquons à Calama, une ville sans réel intérêt située à une centaine de kilomètres de San Pedro de Atacama. C’est ici que nous décidons de louer une voiture car les prix y sont nettement moins élevés.
Nous décidons de rester 3 jours dans le désert, le programme va donc être très chargé.
Le premier jour, nous testons les suspensions de la voiture (qui n’est pas un 4×4, ce que nous regretterons amèrement plus tard) en empruntant les pistes inégales qui mènent à la vallée de l’Arc-en-ciel. Cette dernière s’est vue attribuée un tel nom grâce aux dizaines de couleurs différentes qui teintent chacun de ses versants. On passe du brun, à l’ocre, au vert en passant par le jaune et le gris. C’est assez spectaculaire, d’autant plus que c’est la première fois que nous sommes confrontés à ce type de paysage. C’est aussi amusant de devoir laisser la priorité de passage aux dizaines de lamas qui traversent imprudemment les routes.
Ensuite, nous nous rendons devant les fameux Ojos de Salar et la lagune Tebinquiche. Tandis que ce second lieu nous laisse un peu indifférents, les Ojos de Salar sont assez curieux. Il s’agit de 2 grands trous parfaitement circulaires remplis d’eaux cristallines, de tailles similaires et distants d’une vingtaine de mètres l’un de l’autre. Le charme du lieu réside aussi dans le fait que les géologues ne peuvent pas affirmer catégoriquement la cause de telles formations. Les hypothèses vont d’une chute de météorite à des forages illégaux de pétrole (ou d’eau potable) en passant par l’agrandissement progressifs de nids d’ornithorynques. Quoi qu’il en soit, nous apprécions le reflet des montagnes dans ces eaux cristallines, le spectacle est assez unique!
Le lendemain, nous nous levons aux aurores pour aller crapahuter dans la vallée de Mars. En effet, les paysages désertiques rougeâtres rappellent ceux des décors des films de science-fiction qui se déroulent sur ladite planète. Il faut monter une bonne demi-heure pour arriver sur les quelques miradors qui surplombent la vallée. C’est une nouvelle fois un paysage inédit pour nous qui nous laisse contemplatifs. Le nec plus ultra du site, c’est la gigantesque dune de sable qu’il est possible de surfer (oui, oui) ou de dévaler à toute allure. Nous choisissons l’option 2. Pour ceux qui connaissent, les résultats sont les mêmes qu’à la dune du Pilat : quelques gamelles, du sable dans les moindres recoins de nos vêtements mais surtout une franche rigolade.
Ensuite, nous partons voir les geysers de Tatio qui se trouvent dans la Cordillère des Andes, sur l’Altiplano, à 4280m d’altitude. A peine descendus de voiture, nous sentons l’inimitable odeur de soufre qui nous rappelle d’excellents souvenirs emmagasinés au mont Ijen, en Indonésie. Nous sommes quasiment seuls sur le site car les rares touristes présents préfèrent se baigner dans les sources d’eaux chaudes. Très peu pour nous cette fois-ci. Nous allons donc au plus près des émanations de fumée. Un petit regret réside dans le fait qu’un périmètre de sécurité pas très esthétique vient un peu gâcher le spectacle. Du coup, ce n’est pas ce que nous avons préféré, loin de là.
La dernière journée est consacrée à lagune Chaxa, réputée dans les environs pour accueillir des populations de flamands roses qui pataugent dans un paysage de concrétions salines à la blancheur éblouissante. C’est un petit coup de cœur, surtout pour les amateurs de photographie animale comme Claire qui s’en donnent à pleine joie.
Puis, arrive le moment le plus angoissant du séjour. Souhaitant optimiser le temps de trajet pour se rendre au dernier lieu que nous avions coché, les Piedras Rojas, nous décidons de donner notre confiance à notre GPS, l’application Maps.me. Cette dernière nous promet une économie de 20 minutes en passant par une petite route en plein milieu du désert. Notre première erreur a été de nous y engouffrer malgré la discrète barrière à l’entrée (elle ne couvrait pas toute la route, on a pensé naïvement que l’accès était interdit aux gros véhicules uniquement). Au bout de quelques hectomètres, nous voyons que la route s’arrête net. Au bout, une immense crevasse d’une dizaine de mètres s’était créée suite à un glissement de terrain. La deuxième erreur aura été de vouloir faire demi-tour sur un banc de sable : les roues s’enlisent et nous obligent à creuser quasiment 1h30 pour les dégager. Au moment de rallumer le moteur pour tenter de s’extirper de ce bourbier, 4 gentils Chiliens viennent à notre rescousse munis d’un 4×4 et de l’attirail nécessaire pour dégager la voiture. Ouf !
Après ces émotions, nous pouvons donc nous rendre aux Piedras Rojas. La route qui y mène est tout simplement l’une des plus belles que nous avons arpentées depuis le début du tour du monde. On y croise des lagunes de toutes les couleurs : émeraude, turquoise, pourpres encadrées de montagnes aux sommets enneigés et de champs qui s’étendent à perte de vue, un vrai régal ! Malheureusement, les Piedras Rojas sont fermés suite aux graffitis causés par certains voyageurs idiots mais nous ne regrettons absolument pas les 2 heures de route au milieu de ces paysages de rêve. En plus, nous sommes passés par le tropique du Capricorne, ça valait bien une petite photo !
Ainsi se terminent nos 3 semaines au Chili. Après l’Argentine, nos débuts en Amérique latine sont vraiment géniaux ! Pourvu que ça dure en Bolivie !
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